Vers un élargissement ?
Début novembre, les députés européens et la Commission européenne ont donné leur accord à une entrée de la Croatie, de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen. La fin d’une anomalie ?
Vous avez sûrement déjà appris ça à l’école : l’une des grandes avancées de l’Union européenne, c’est la mise en place d’un espace de libre circulation des personnes. Pendant des siècles, les populations d’Europe sont restées cloitrées chez elles. La frontière représentait alors la limite à ne pas dépasser. Aujourd’hui, dans tous les pays de l’Union Européenne, les citoyens du vieux continent peuvent voyager, travailler librement, sans visa, sans douane. Dans tous les pays, vraiment ?
La corruption pointée du doigt
Des exceptions persistent toujours. Aujourd’hui, la Bulgarie, la Roumanie, Chypre et la Croatie n’offrent pas de tels avantages à leurs citoyens. Des pays, non-intégrés à l’espace Schengen, qui sont pourtant Etats membres de l’Union Européenne. Les réticences sont multiples : manque de transparence, étendue du crime organisé, corruption. En la matière, la Roumanie, à l’instar de son homologue bulgare, a fait l’objet d’une surveillance particulière des instances de l’Europe depuis son entrée en 2007. Objectif de Bruxelles : vérifier que l’état de droit était bien respecté. Un mécanisme de surveillance suspendu en 2019 pour la Bulgarie et qui arrive à son terme pour la Roumanie. De bon augure pour une entrée dans Schengen ?
Chaque jour, 3,5 millions d’Européens bénéficient de Schengen
Crée en 1985 et regroupant 26 pays, l’espace Schengen forme un vaste espace où la libre circulation des personnes est garantie. Les frontières sont abolies, les contrôles aux frontières inexistants. Au nombre de cinq au début de l’aventure (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas), l’espace Schengen s’est élargi, au cours des années, un peu à l’image de l’élargissement progressif de l’Union Européenne. Grâce à cet espace de libertés unique au monde, 3,5 millions de personnes traversent chaque jour une frontière. Objectif : travailler, étudier, voyager.
Prochaine étape : le 8 décembre
Prochaine étape pour les pays candidats à l’adhésion de Schengen : le 8 décembre. Le Conseil de l’Europe se prononcera alors pour ou contre l’entrée de la Croatie, de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’UE. Peut-être le temps est-il venu d’affirmer haut et fort les valeurs de l’Union Européenne. Des valeurs d’accueil, de mélange des cultures et de continent de libertés.
Article publié le 29/11/2022