Léo, volontaire en Croatie : “Je redécouvre le monde”

Léo vient en aide aux réfugiés à Zagreb

A 27 ans, et alors que sa route semblait toute tracée. Léo Plumail a décidé d’arrêter le temps. En décembre dernier, ce jeune sarthois est parti en Corps européen de solidarité avec la Maison de l’Europe. Un dispositif de volontariat qui permet à tout jeune européen âgé de 18 à 30 ans de partir, tous frais payés, dans un pays d’Europe.

Il lui a fallu partir de chez lui. Se décentrer, quitter ses certitudes et prendre le large. Désormais, son quotidien alterne entre parties de foot avec les réfugiés, découverte de la Croatie, et interminables discussions dans les bars de Zagreb. “Au début, les Croates sont un peu difficiles au contact, reconnait Léo. Mais une fois que tu les connais, les relations sont fortes, authentiques.”

Léo est volontaire au sein de l’association Borders None. Basée à Zagreb, cette ONG s’attache à défendre les droits des réfugiés, à les accueillir, et à les aider à s’intégrer dans la société. “J’ai réalisé combien les réfugiés sont des personnes comme les autres, comme moi, martèle le jeune sarthois. Partir de son pays sans rien, ça demande un sacré courage ! Et moi, je parle simplement avec eux. ça fait du bien à la tête.”

“Le sentiment d’être plus jeune, plus naïf”

Arrivé en tenue d’été, Léo, notre manceau en Corps européen de solidarité, a vite pris le pli des habitudes du pays. Fini le petit K-way breton, et place à la grosse parka. “Désormais, je m’habille croate. Côté cuisine, même si le Sarma, plat à base de choux fait fureur, la Croatie n’est pas le pays des végétariens. “Beaucoup de viande et de viande, ironise notre voyageur. Mais le pire c’est ce mélange de vin blanc et d’eau pétillante.”

Malgré ces petites mésaventures culinaires, Léo ne regrette pas d’être parti. Bien au contraire. “C’est l’aventure ! On casse la routine et on change ses points de repère, s’enthousiasme le croate d’adoption. J’ai ce sentiment d’être plus jeune, plus naïf. C’est une grande fierté de s’être intégré, d’avoir fait sa petite vie ici.” 

Léo est volontaire en Corps européen de solidarité dans une ONG croate qui vient en aide aux réfugiés.

Parti pour rester

Car être volontaire européen, c’est aussi se lier d’amitié avec des jeunes des quatre coins de l’Europe. En plein coeur de Zagreb, Léo vit en colocation. Dans les chambres d’à côté, une ukrainienne, une italienne et une française. Ce qui fait dire à Léo qu’il se sent “un peu comme dans l’auberge espagnole. Et comme le héros, je redoute le retour dans un bureau !”

Alors que faire désormais ? Léo se laisse encore le temps. Peut-être le retrouvera-t-on cet été, dans les Balkans. A la recherche de nouveaux paysages, de nouveaux amis et compagnons de route. “Dans tous les domaines, l’âge n’est pas une excuse”, s’emporte le jeune homme de 28 ans. J’ai failli passer à côté de ça, de ce que je vis aujourd’hui. Maintenant, j’en profite !” Une manière de rappeler, à qui veut l’entendre, que chacun emprunte ses propres chemins. Léo, lui, est bien décidé à prendre les chemins de traverse.