Le rôle de l’Union européenne et les questions de santé

Santé et recherche, quoi de neuf au niveau européen ?

Depuis le mois de mai, les Centres d’Information Europe Direct, vous proposent régulièrement des webinaires en ligne sur les thématiques européennes. Ce mois-ci nous abordions la santé et la crise sanitaire d’un point de vue européen.

Creuser cette thématique a été l’objectif de cet échange en ligne avec les intervenants suivants : Véronique Trillet-Lenoir, membre du Groupe Renew Europe au Parlement européen, Giorgio Clarotti, Senior Policy Officer à la Commission européenne et qui travaille sur la stratégie pour la santé et Vincent Dubée, infectiologue et chef du service de Maladies Infectieuses et Tropicales au CHU d’Angers. La visioconférence a été animée par Olivier Brunet, conférencier du réseau Team Europe.

Le rôle important de coordination de l’UE

Dès le début, Véronique Trillet-Lenoir rappelle que l’Union européenne a peu de compétences en matière de santé et que l’organisation des soins relève de la prérogative des Etats-membre : « il n’y a pas de ministre de santé européenne ». L’UE ne peut que coordonner les actions des Etats-membres et mais sans s’y substituer. Elle ne peut pas harmoniser les politiques nationales. Néanmoins la députée souligne le rôle important de coordination de l’UE avec notamment les 5 agences européennes, dont le Centre européen de prévention de contrôle des maladies, sorte d’OMS européenne qui évalue les risques sanitaires et l’Agence européenne des médicaments qui évalue la crédibilité des projets de recherche de traitement contre la COVID19.

Giorgio Clarotti, expert sur la stratégie de santé de l’UE, explique que la compétence de la recherche est partagée entre l’UE et les Etats-membres. Les Etats-membres investissent environ 100 milliards d’Euro en recherche publique et l’UE l’investit 10 milliards : « Ce qu’on fait, c’est qu’on investit ces 10 milliards d’Euros dans une façon coordonnée pendant 7 ans sur un programme qui a des objectifs à très long terme. »

“La nécessité de la homogénéisation des pratiques dans l’UE”

« L’Europe n’est peut-être pas ma préoccupation quotidienne », ajoute l’infectiologue Vincent Dubée « mais c’est en grand parti grâce à l’Europe que je suis professeur de médecine à Angers car ma thèse de sciences que j’ai dû faire suite à mes études en médecin a été partiellement financée par un projet de recherche européen. » Il témoigne que, depuis la crise sanitaire, le regard de la recherche du terrain a changé et est devenu plus local : « Tout au début, nous avons été face aux problèmes du quotidien, des choses très précises comme le stock du matériel de recherche. »  Pendant cette deuxième vague de la pandémie, il souligne la nécessité de la homogénéisation des pratiques dans l’Union européenne : « Les tests, les traitements, l’information également. Il faudrait mieux nous organiser ».

“Nous faisons tout pour être mieux préparés aux prochaines crises sanitaires”

Giorgio Clarotti mentionne dans ce contexte l’initiative d’Ursula von der Leyen sur l’Europe de la santé « avec une ambition très, très grande ». Il souligne notamment l’annonce de vouloir créer une agence qui s’inspire au modèle américain (aux Etats-Unis une institution de santé fait le lien entre le fédéral et les entreprises) : « Ce que nous aimerions faire c’est mettre ensemble les 5 agences de santé de l’UE et utiliser les 10 milliards d’Euro pour la recherche sur la base d’un partenariat publique-publique avec un peu de privé pour être mieux préparé aux prochaines crises sanitaires. »

Concernant la question du vaccin contre la Covid19, Véronique Trillet-Lenoir explique : « Nous ne pouvons pas donner de date aujourd’hui mais l’initiative d’Ursula von der Leyen de mobilisation de fonds a catapulté la recherche pour un vaccin pour tous. »

Vous pouvez visionner le webinaire entier ici.

Article publié le 12/11/2020