África dresse le bilan de son volontariat à mi-parcours

“Ici, j’aime mon autonomie et ma liberté”

Après quelques mois de volontariat, il est venu le temps pour África Amador de faire le bilan, à mi-parcours, de son expérience en tant que volontaire européenne. Pour rappel, la jeune espagnole est arrivée à la Maison de l’Europe en septembre 2019 afin de réaliser une mission de volontariat d’une année dans le cadre d’un programme : le Corps européen de solidarité.

Quel regard portes-tu sur ces premiers mois en France ?

África : “Les premiers mois ont été un peu difficiles : j’ai dû m’intégrer dans une toute nouvelle culture que je ne connais pas alors que je ne parlais pas du tout français. Cependant, l’immersion totale est le meilleur moyen d’apprendre une nouvelle langue. Cela n’a été qu’une question de temps. Maintenant, je suis très heureuse de pouvoir dire qu’au terme de multiples efforts et de persévérance je peux parler français. Cela facilite énormément mon investissement dans mon travail quotidien d’autant plus que j’anime des interventions pédagogiques avec les enfants de l’école primaire. C’est très cool !

Ma mission me plaît beaucoup. Par exemple, je travaille sur la création et le développement de différents projets éducatifs pour les enfants. C’est ma mission préférée ! J’adore travailler avec les plus jeunes. J’aime bien créer des activités ludiques qui les aident à se construire sur le plan personnel, éducatif ou social.

Je trouve que la vie en France est agréable. Pendant ces mois j’ai fait beaucoup de choses intéressantes ! J’ai rencontré d’autres volontaires, tous très gentils. Ils sont de différentes nationalités, alors, je trouve cela intéressant de découvrir de nouvelles cultures à travers leurs témoignages et leurs personnalités. J’aime débattre avec eux de différents sujets et j’aime connaître les opinions selon leur pays d’origine.

De plus, j’ai beaucoup voyagé ces premiers mois. J’ai découvert différentes villes et régions de France (Paris, Nantes, Tours, Toulouse, Sommières…). J’ai voyagé aussi dans d’autres pays de l’Union européenne comme l’Italie. J’en garde de très bons souvenirs ! Je dois dire que le temps méditerranéen me manque beaucoup… et le soleil surtout ! Je pense que le temps affecte beaucoup l’humeur d’une personne et sa vie personnelle et sociale. La chaleur et la proximité des Espagnols me manquent aussi.”

Que retiens-tu de ton évolution au travail jusqu’à présent ?

África : “Pendant cette période de volontariat, j’ai appris au niveau personnel et professionnel.

Au niveau professionnel, j’ai appris à travailler de façon autonome. C’était très intéressant parce que j’ai appris à organiser mon temps de travail et les ressources dont j’ai besoin pour le développement d’un projet précis. De plus, j’ai travaillé en coopération avec d’autres collègues. Cela est très important pour moi aussi car il faut partager des idées, suivre un travail ensemble, etc. Il faut faire attention à l’empathie et à l’écoute active aussi.

Au niveau personnel j’ai découvert que j’aimais bien passer du temps avec moi-même. De plus, j’ai appris à ignorer les critiques des autres qui ne sont pas toujours constructives. J’aime bien mon niveau d’autonomie et de liberté ici.

Toutes ces nouvelles compétences que je développe ici, je continuerai de les mettre en pratique en Espagne. Elles m’aideront à poursuivre ma formation dans l’éducation et aussi à trouver un travail en Espagne.”

Quand tu y repenses, quelle anecdote te fait rire ?

África : “Au travail, lors de mes premières interventions dans les écoles sarthoises, je commençais par me présenter : “je m’appelle África”… et alors tous, ou presque, ont eu du mal à comprendre que j’étais espagnole ! Vous le devinez, beaucoup d’enfants pensaient que je venais d’Afrique !

Je me souviens aussi d’un enfant qui partait à la cantine manger. Il m’a demandé si j’allais retourner en Espagne pour le repas de midi et revenir ensuite dans une autre école française pour travailler l’après-midi. C’est vraiment très mignon de leur part !”

Quel mot français aimes-tu particulièrement ?

África : “Je trouve drôle que beaucoup de Français disent “coucou” pour dire bonjour ! Cependant, si je devais choisir un mot français… je pense que je choisirais “livre” parce qu’il ressemble au mot “libre”. J’aime bien cette ressemblance, c’est comme si lire pouvait t’aider à être un peu plus libre dans ce monde ! Et à l’inverse, j’aime moins les mots avec le son “v” et“b” parce que je ne peux pas bien les différencier ! Quand je parle ça m’est difficile à prononcer et pour mes interlocuteurs c’est un peu compliqué de me comprendre.”

Un petit conseil à donner à des jeunes qui, comme toi, voudraient faire un volontariat en Europe ?

África : “Si vous voulez sortir de votre zone de confort c’est la meilleure option ! Et aussi si vous voulez découvrir une nouvelle culture et apprendre une nouvelle langue. Au niveau personnel, je pense que c’est mieux si vous faites le même programme que moi : le Corps européen de solidartité (CES), avant de commencer l’Université parce que comme ça vous pouvez découvrir dans quel domaine vous aimeriez travailler plus tard.”

Article publié le 25/03/2020