Le futur de la mobilité européenne sous le signe du train
Imaginez-vous. Partir de la gare du Mans un vendredi soir à 20h52 et vous réveiller le samedi matin à 8h48 à Saint Sébastien en Espagne. Ce scénario pourrait être possible à l’horizon 2030.
La Commission européenne a désigné l’année 2021 comme « année européenne du rail ». 2021 est une année importante pour la stratégie européenne de développement des chemins de fer. En effet, elle marque le début du 4ème paquet ferroviaire. Lancée en 1991, cette politique européenne ambitionne de construire un espace ferroviaire européen. La Commission européenne veut encourager d’une part les citoyens mais aussi les entreprises à utiliser le train comme moyen de transport.
Un mode de transport plus écologique
Le projet est à la fois environnemental et sociétal. Depuis plusieurs années, face à la fermeture de lignes régionales et des trains de nuit, de nombreuses associations en Europe demandent le retour en force de ce mode de transport plus écologique et plus sûr. En effet, dans l’Union européenne, les transports représentent 25% des émissions de gaz à effet de serre. Le transport ferroviaire n’est responsable que de 0,4% des émissions de gaz à effet de serre et de C02 dans le transport et de 2% de la consommation d’énergie dans le secteur du transport. Et pourtant, le train ne représente que 7% des transports utilisés par les personnes en Europe. Cette promotion du transport ferroviaire par l’Union européenne répond aux enjeux du Pacte vert européen. L’objectif en matière de transport, est de réduire de 90% les émissions dues au secteur. Ce n’est donc pas un hasard si le train est au cœur de cette stratégie européenne.
Le train : un gage de sécurité
En plus d’être plus écologique, c’est le mode de transport le plus sûr devant le bus et la voiture. Dans l’Union européenne, le risque d’accident ferroviaire mortel est de 0,1 par milliard de voyageurs-kilomètres, contre 0,23 pour des accidents de bus, 2,7 pour des accidents de voiture et 38 pour des accidents de moto (2011-2015).
Ce changement de rapport face aux déplacements vient aussi de la jeunesse européenne, qui souhaite une alternative plus écologique au transport aérien. Ainsi, avec cette envie de développer le ferroviaire, l’Union européenne mise sur la jeunesse. Comme avec le programme Erasmus+, ces lignes reliant des capitales européennes permettraient de faciliter les échanges et ainsi créer une unité entre les peuples.
En plus des citoyens européens, l’objectif est d’augmenter la part du ferroviaire dans le transport de marchandises (le fret) qui est actuellement de 11%. L’objectif est de doubler cette part à l’horizon 2050.
L’accroissement du ferroviaire permettrait de développer l’emploi dans le secteur, qui représente aujourd’hui un peu plus de 916 000 personnes dans l’Europe des 27. L’Union européenne veut ainsi accompagner les employés du secteur routier et aérien vers le ferroviaire.
L’Europe voit donc le train comme le transport d’avenir pour voyager de façon durable et responsable. Ainsi, une ligne Paris-Vienne devrait voir le jour à la fin de l’année 2021.
Vous pouvez retrouver toute l’infographie sur le sujet (en anglais) sur ce lien : https://europa.eu/year-of-rail/why-rail_en
Article publié le 17/02/2021