Pays de la Loire : 1er pôle des énergies marines

Une filière renouvelable des plus prometteuses

Grâce à ses 11 millions de kilomètres carrés répartis aux quatre coins du globe, notre pays dispose en effet du deuxième espace maritime au monde et donc d’un important gisement énergétique renouvelable en termes de vent, de courant marin, de marée et de houle. À ces conditions naturelles optimales s’ajoutent les compétences technologiques et industrielles qui maillent déjà notre territoire. Les énergies marines renouvelables apparaissent donc comme un véritable choix écologique, énergétique et industriel. L’Observatoire des Énergies de la Mer estime qu’il s’agit également d’un choix économique, qui peut servir de levier pour la croissance économique. Pour preuve, ce secteur des énergies marines encore balbutiant a déjà permis de créer des emplois et générer un chiffre d’affaires. Zoom sur les premiers pas d’une filière qui pourrait devenir une réussite industrielle et environnementale pour la France.

2.000 emplois à la veille de l’installation des premiers parcs

L’Observatoire des Énergies de la Mer a profité du salon Seanergy Normandy et des 4es assises des Énergies Marines Renouvelables, qui se sont déroulés au Havre le 22 mars, pour présenter les résultats de sa première étude concernant la structuration de la filière sur le territoire français et son potentiel de développement. Selon les chiffres avancés par l’Observatoire, la filière des énergies marines (qui était encore inexistante il y a quatre ans) représente aujourd’hui quelques 2086 emplois équivalent temps plein.

Une grande majorité de ces emplois (1.696) sont générés par les entreprises prestataires ou fournisseurs de la chaîne de valeur, c’est à dire “les entreprises qui proposent sur le marché français et à l’export des éoliennes offshore posées et flottantes et des hydroliennes, des sous-ensembles, des pièces et des composants de machines, des prestations d’ingénierie, des services”. Les deux autres types d’acteurs sont les développeurs exploitants (qui réunissent 233 emplois) et les structures de formation et de Recherche et Développement (157 emplois équivalent temps plein).

Au niveau de la répartition géographique de ses emplois, la région Pays de la Loire est le premier pôle régional des énergies marines avec 874 emplois directement liés à l’activité du secteur. Un dynamisme qui s’explique par la création des premières usines de fabrication de turbines éoliennes (General Electric) et de conception de sous-stations électriques (STX France).

En seconde position, on retrouve logiquement l’Île-de-France avec 544 emplois, en raison de la centralisation en région parisienne des sièges sociaux des grands acteurs de la filière. Le podium est ensuite complété par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et ses 544 emplois.

“L’emploi va s’accroître fortement avec la mise en production des projets français”, estiment les auteurs de l’étude, faisant référence à un calendrier prévisionnel indiquant le lancement des parcs commerciaux éoliens posés à partir de 2020/2021 (pour environ 3 GW) et des fermes pilotes éolien flottant en 2020 (pour environ 100 MW). “Ces développements et générations d’emplois seront principalement réalisés dans les régions littorales accueillant les projets, avec notamment la mise en place des hub d’assemblage et les activités d’installation, puis de maintenance, à partir de 2018/2019”.

Une filière à l’orée de sa maturité économique

Au niveau des technologies, l’éolien posé est celle qui crée le plus d’emplois : 57% de ces emplois temps plein s’inscrivent dans cette filière en raison de sa maturité technologique. L’éolien flottant et l’énergie hydrolienne, que les experts estiment en phase pré-commerciale, représentent respectivement 18% et 14% des emplois du secteur des énergies marines renouvelables. La mobilisation des industriels français dans ces deux filières est d’ailleurs importante, un premier champ d’hydroliennes devrait notamment voir le jour dans le Raz Blanchard en 2018.

Encore peu déployée sur notre territoire, la filière des énergies marines renouvelables a nécessité un investissement de près de 1,3 milliard d’euros dans son développement et sa structuration. Ce montant, qui n’intègre pas les coûts liés à la construction des parcs, a été réalisé à 75% par les prestataires/fournisseurs et à 25% par les développeurs/exploitants.

Le chiffre d’affaires global atteint la barre des 590 millions d’euros pour l’année 2016 (un montant réalisé à 75% à l’export). Le rapport entre investissements et chiffre d’affaires n’est pour l’instant pas à l’équilibre, une situation “logique dans la période actuelle d’émergence de la filière”, explique L’Observatoire. Ce rapport devrait s’inverser “avec la mise en service des futurs parcs commerciaux éoliens en mer”.

Avec les énergies de la mer, la France dispose d’une formidable opportunité : donner naissance à une nouvelle filière industrielle au croisement de la croissance bleue et de la croissance verte, et créer des emplois durables, tout en accélérant sa transition énergétique. Pour transformer cette chance en réussite industrielle, il faut fédérer les soutiens et construire un consensus national autour de cette filière émergente, porteuse d’emplois et de valeurs pour le futur de notre pays“, a déclaré Frédéric Moncany, président du Cluster Maritime Français et fondateur de l’Observatoire des Énergies de la Mer (en partenariat avec le Syndicat des Energies Renouvelables et le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales).

Article : lemondedel’énergie.com


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Le rapport de synthèse : “Les énergies de la mer : un levier de croissance pour la France” présenté en mars 2017 par l’Observatoire des énergies de la mer
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