L’Union européenne soutient « ITER » grâce au FSE

L’Europe, levier d’insertion sociale

L’association ITER, située au Mans, bénéficie du soutien financier de l’Union européenne via le Fonds Social Européen (FSE) pour soutenir ses activités, et plus précisément, la mise en place et le fonctionnement de chantiers d’insertion. Rencontre avec Philippe Rouillon, coordinateur de l’association.

Faisant le constat d’un chômage important des jeunes, le Centre Social des Quartiers Sud (CSQS) du Mans a décidé, il y a plus de 10 ans, de développer et porter des activités relatives à l’insertion professionnelle et sociale. Adhérent et fondateur de l’Union Mancelle des Centres Sociaux (UMCS) en 2007, le CSQS bénéficiait de tout son soutien. Une réflexion s’est alors engagée dans le but partagé par tous les acteurs, et notamment la CAF, de séparer l’insertion du reste des activités traditionnelles du centre social.

C’est ainsi qu’est née, le 1er janvier 2014, l’association ITER, à qui l’Assemblée Générale du CSQS a décidé de transférer ses activités d’insertion. Les actions d’insertion développées par ITER le sont au bénéfice de toute personne sans emploi rencontrant des difficultés professionnelles et/ou sociales. ITER a donc pour objet l’embauche et l’accompagnement de ces personnes. Elle les encadre et les forme en vue de faciliter leur insertion professionnelle et sociale durable, en s’appuyant sur des activités économiques.


Les chantiers d’insertion au cœur du développement des activités économiques d’ITER

Le cœur des activités d’ITER se trouve alimenté par quatre chantiers d’insertion : un chantier menuiserie « La machinerie » (réemploi de palettes pour en faire du mobilier d’extérieur et décoration, commercialisé par la suite), un chantier de vente, rénovation et location de vélos, de fauteuils roulants pour les personnes en situation de handicap et de canoës (Vel’nature), un chantier en réfection/rénovation de tapisseries, papiers peint d’appartement, aussi bien pour des bailleurs particuliers que pour des bailleurs sociaux, et un chantier relatif à la tenue d’une buvette à l’Arche de la nature, au Mans (activité saisonnière).

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L’association fonctionne aujourd’hui avec sept employés permanents composant l’équipe de salariés d’ITER. Cette équipe est complétée par un effectif fluctuant allant de 25 à 40 personnes en chantier d’insertion. Pour l’année 2018, l’objectif d’ITER est d’avoir une moyenne de 21,5 personnes en équivalent temps plein en insertion.

En plus de ses chantiers d’insertion, ITER propose des formations de base qu’elle réalise en interne ou qu’elle « sous-traite » par d’autres organismes locaux dans le but d’accroître les compétences des personnes travaillant en chantier d’insertion et d’ainsi contribuer à la valorisation de leur curriculum vitae. Il en va notamment des formations pour se préparer aux entretiens d’embauche, à l’écriture de lettres de motivation, du secourisme et d’hygiène au travail, ou encore du passage du certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES). « Il y a un véritable parcours d’insertion, de l’entrée jusqu’à la sortie, et même au-delà. En supplément des formations disponibles pour les personnes travaillant en chantier d’insertion, nous proposons et pouvons financer aussi, par exemple, des cours de français ou le passage du permis de conduire. »

Le niveau à l’entrée des personnes en chantier d’insertion est très hétérogène. ITER accueille aussi bien des personnes sans diplôme que des personnes à BAC+2. Pour l’année 2017, ITER compte près de 50% de sorties dynamiques. Cela signifie que 50% des personnes travaillant en chantier d’insertion ont ainsi, soit repris une formation, soit trouvé un emploi de 6 mois minimum à la suite de leur passage en chantier au sein de l’association. « Il faut noter qu’en 2017, le nombre de sorties positives a augmenté par rapport aux précédentes années. »


L’Union européenne, partenaire financier régulier d’ITER

L’Union européenne contribue au rayonnement d’ITER et de ses activités en apportant son soutien via le Fonds Social Européen. L’association compte également sur d’autres partenaires financiers au titre desquels se trouve notamment Le Mans métropole et le Conseil départemental de la Sarthe.

Le budget annuel de l’association est d’environ un million d’euros. Les diverses activités économiques mises en place au travers des chantiers d’insertion rapportent près de 230 000 euros par an à ITER (location de vélos, buvette, vente du mobilier, etc). Le FSE subventionne à hauteur de l’équilibre des comptes et couvre les quatre chantiers d’insertion (périmètre global). L’enveloppe moyenne du FSE s’élève ainsi à près de 110 000 euros par an.

Dans les année à venir, l’un des objectifs d’ITER est d’augmenter la communication autour de ses activités économiques pour augmenter le chiffre d’affaire et le nombre de prestations réalisées par les personnes travaillant en chantier d’insertion. Cela permettrait ainsi à ITER d’augmenter peu à peu ses revenus propres afin de s’émanciper progressivement du FSE.

« Nous avons besoin du FSE pour fonctionner mais l’idée, à terme, est d’augmenter notre chiffre d’affaire propre que nous tirons de nos activités économiques pour progressivement parvenir à fonctionner sans le FSE. Bien que vital, le FSE demande un gros travail administratif. »

Article publié le 24/04/2018