“Être assistant d’espagnol en France est une réelle chance pour mon avenir”
José, te voici au Mans. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis un jeune espagnol, Murcien, qui aime bien apprendre à connaître d’autres cultures : la langue, les coutumes et la façon de penser. Je cherche toujours à vivre des expériences enrichissantes, qui m’apportent quelque chose de nouveau et qui puissent secouer les piliers de ma pensée. J’adore tout ce qui à avoir avec la nature et la musique.
Comment es-tu arrivé ici et pourquoi ?
Je suis là grâce au programme d’assistants des langues étrangères. Sincèrement, je n’ai pas pu choisir Le Mans comme ville (les assistants n’ont pas le choix là-dessus), mais j’avais sélectionné la région des Pays de la Loire. En tout cas, je suis très content de ma vie ici. Au début, je ne connaissais du Mans que les 24 heures et sa très grande cathédrale… Je suis très touché par la gentillesse des manceaux et des mancelles. Ils ont une joie de vivre qui rend, ici, possible un quotidien incomparable.
Quel a été le déclic pour toi, le moment où tu t’es dit « je dois le faire » ?
Ce n’était pas difficile à décider, car le programme d’assistant de langue offre aux jeunes une excellente opportunité de voyager, de travailler et d’améliorer leur niveau en langue étrangère. En plus, on acquiert de l’expérience professionnelle, ce qui n’est pas aisé à accomplir autrement.
Comment as-tu fait pour devenir assistant ?
Il s’agit d’un programme international, dans mon cas entre l’Espagne et la France. J’ai simplement dû envoyer mes diplômes au « Ministerio de Educación » espagnol et présenter une lettre de motivation et une autre de recommandation. C’est le ministère de l’Éducation Nationale du pays d’origine qui fait le premier tri (à travers un système de points basé sur la moyenne et les diplômes du candidat) et, par la suite, le pays cible décide quel assistant est adéquat pour chaque lycée. Finalement, le jeune travailleur reçoit une lettre de l’académie l’informant quels seront la ville et le lycée où il travaillera.
En quoi consiste ton travail d’assistant de langue espagnol ?
Je travaille pour deux lycées du Mans : le lycée Montesquieu et le Lycée Sud; Je travaille au total 12 heures par semaine. Les cours que je fais avec les élèves sont variés : parfois je travaille avec les professeurs et on fait le cours ensemble ; d’autres fois, on divise la classe et je travaille seul avec un groupe d’élèves moins nombreux. Pour ce qui est du contenu, cela dépend de plusieurs facteurs : le nombre d’élèves, leur niveau de langue en espagnol, le programme du professeur titulaire et principalement la motivation des adolescents (qui malheureusement n’est pas toujours au maximum). Ainsi, des fois je fais ce que l’enseignant me demande et d’autres fois j’ai une liberté totale en ce qui concerne mes cours.
A part le côté didactique, pour ainsi dire, l’amélioration du niveau de la langue parlée des élèves, j’aime bien faire découvrir l’Espagne et sa culture aux jeunes français. Cela ne m’empêche pas de travailler également sur la grammaire, la compréhension orale et écrite, sans oublier la production écrite.
Même si 12 heures de travail par semaines ne semblent pas beaucoup, il faut savoir que l’assistant ne travaille pas forcément avec une méthode. Alors, c’est à moi d’inventer, de créer et de chercher sur internet des activités qui puissent motiver mes élèves. Souvent, cela prend plus de temps que l’on ne le pense !
Tes rêves, avant de partir ?
Tout simplement pouvoir travailler comme enseignant avec les nouvelles générations et pouvoir enseigner. J’ai toujours voulu travailler comme professeur pour pouvoir transmettre des connaissances.
Tes craintes, avant de partir ?
Ne pas réussir à bien travailler avec les jeunes ou ne pas avoir l’autorité suffisante, puisque c’est la première fois que je travaille comme « enseignant ».
Comptes-tu refaire ton assistanat ?
J’aimerais pouvoir le refaire mais, dans mon cas, ce n’est pas possible. Beaucoup de jeunes de l’Espagne et d’Amérique du Sud attendent cette opportunité, alors, le règlement empêche les assistants d’espagnol de revivre l’expérience deux fois. Dommage ! Ce n’est pas le cas pour les assistants d’anglais qui, grâce à une forte demande, peuvent travailler deux fois et acquérir plus d’expérience.
As-tu des conseils pour les jeunes qui, comme toi, souhaitent faire découvrir leur langue aux élèves d’un autre pays ?
Même si je ne suis pas un enseignant expérimenté, je me suis rendu compte de l’importance de notre attitude, comme moteur du cours, pour arriver à faire travailler les élèves. Si on ne sourit pas quand on arrive dans la salle de classe, on peut être sûr que personne ne nous sourira… C’est triste, mais c’est la vérité. Je trouve les adolescents français vraiment sympa et avec une intelligence sociale incroyable, mais il faut semer pour récolter.
Est-ce que tu conseillerais à d’autres jeunes de faire comme toi en ce moment ?
Certainement. Même si je n’ai pas encore fait le bilan de cette merveilleuse expérience, j’ai passé de très bons moments au Mans, enrichissants du point de vue professionnel, mais aussi personnel, et qui ne seraient peut-être pas possibles dans un autre contexte.
Merci, José !