Le 27 Janvier : Une journée internationale pour la conscience historique

La journée Internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste

 

Chaque année, le 27 janvier, différents pays européens célèbrent la Journée Internationale dédiée à la mémoire des 1,1 million de victimes de l’Holocauste (ou Shoah). Cette journée mémorielle a été instituée pour transmettre aux jeunes générations la mémoire de cette histoire afin de prévenir contre les génocides et les crimes contre l’humanité. En France et en Italie, les ministères chargés de l’Éducation nationale invitent la communauté éducative à engager une réflexion avec les élèves sur la Shoah, mais aussi sur les autres génocides reconnus (Arméniens, Khmer Rouges (Cambodge), Rwanda, Foibe (Italie), Balkans, etc), en liaison avec les programmes scolaires.


Pourquoi le 27 janvier ?

Le 27 janvier 1945 l’Armée Rouge ouvrit les portes du camp de concentration d’Auschwitz, et révéla au monde entier les crimes contre l’humanité perpétrés contre les Juifs en Europe. Aujourd’hui, Auschwitz-Birkenau est un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et abrite un des plus grands musées consacré à la mémoire internationale. En novembre 2005, l’Assemblée Générale de l’ONU choisit le 27 janvier comme Journée Internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. Cette journée est notamment très importante en Italie car environ 8 millions d’Italiens ont été déportés.

Flag: Italy on Facebook 3.0  La Shoah en Italie

En Italie, la journée de la mémoire est une célébration très importante dans tous les établissements scolaires. Les enfants et les jeunes travaillent pendant une semaine sur le devoir de mémoire. Cela a pour but de leur faire connaître la Shoah et d’autres événements marquants et historiques, comme par exemple les massacres des « foibe ». Ces derniers sont des exécutions de masse où de nombreuses personnes ont été jetées dans des grottes. A partir du 8 septembre 1943, date de la fin de la débâcle des armées régulières italiennes, après la signature de l’armistice consécutif au départ de Mussolini, des milliers de personnes, essentiellement des italophones (entre 4 000 et 12 000, 17 000 au total sans tenir compte des nationalités), furent précipitées dans ces gouffres, morts ou vivants, par les partisans communistes du maréchal Tito.

Dans la plupart des villes italiennes (et dans les petits villages aussi), des conférences et des rencontres (avec des historiens, des professeurs, des survivants) sont organisées par les écoles et par les mairies afin de  sensibiliser les élèves et les adultes à une partie de la mémoire historique italienne. La loi 211 (du 20 juillet 2000) établit que le 27 janvier soit la journée de la mémoire de la Shoah, des lois racistes du fascisme, et de toutes les victimes des génocides. L’objectif est que les nouvelles générations n’oublient jamais les événements tragiques de l’histoire humaine, afin d’éviter que d’autres tragédies similaires ne se produisent. Par exemple, en 2018 à Venise des stèles commémoratives ont été installées sur de petits pavés surélevés qui interpellent les piétons. Chacun de ces pavés commémore un des citoyens de Venise qui fût déporté dans les camps de concentration. Ces stèles sont placées à l’exact endroit de résidence ou de travail des disparus. Au total, on dénombre aujourd’hui 90 pavés mémoriaux… et d’autres restent à venir.


Pour aller plus loin

Enfin, en 2018 un court-métrage d’animation a été réalisé par Rosalba Vitellaro et Alessandro Belli (financé par Rai Ragazzi et le Centro Larcadarte) avec le support du MIUR (Ministère pour l’éducation, l’Université et la recherche). Il a été présenté dans le cadre du Festival international Cartoons on the Bay de Turin. Le dessin animé s’appelle « La stella di Andra e Tati » (L’étoile de Andra et Tati), et n’est rien d’autre que la première création de ce genre sur la thématique de la Shoah. Ce court-métrage s’inspire de la vie des sœurs Bucci (Alessandra et Tatiana), encore vivantes aujourd’hui et qui ont participé à la présentation du film à Turin. Ces deux femmes ont eu à supporter des expériences scientifiques menées par les nazis… et ont finalement pu être libérées des camps lors de la fin de cette tragique histoire.

 

Article publié le 03/01/2019