La Cité du cirque accueille des artistes européennes en résidence

Rencontre à la Cité du cirque au Mans avec…

Elske et Clémence ont 34 et 25 ans, l’une est hollandaise, l’autre est belge. Interview avec ces deux artistes en résidence au Mans.

Quel est votre parcours dans le cirque et que faites‑vous au Mans ?

Elske : Je fais du cirque depuis mes 19 ans. J’ai commencé l’école préparatoire en Espagne, puis je suis allée en Ukraine et en France. Ici, nous sommes en résidence pour le « projet.PDF ». Depuis septembre on s’entraîne le matin, et les après-midi on fait de la recherche.
Clémence : De mon côté, j’ai fait mon cursus en France ainsi qu’une année à Québec. Je pratique le cirque de manière très intense
depuis 5 ans ! Avant cela je suivais des cours en loisirs quand j’étais jeune, entre mes 10 ans et mes 17 ans. J’avais le désir et l’envie de faire des spectacles un peu plus poussés, comme le « projet.PDF ».

En quoi consiste plus précisément ce projet ?

Clémence : C’est le projet de 18 femmes qui veulent monter un spectacle de porters.
Elske : Dans ce projet, les porters acrobatiques sont notre langage commun. La majorité des 18 femmes est française mais on a plusieurs nationalités. Nous venons d’Italie, de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas et du Brésil.

Le mélange de nationalités, c’est important dans le monde du cirque ?

Elske : Dans le cirque, on retrouve souvent diverses nationalités, comme dans les écoles. Dans toutes les compagnies où j’ai travaillé, il y avait des gens de différentes nationalités. C’est très riche parce qu’on apprend beaucoup sur les autres cultures, on entend d’autres langues, ça apporte de la richesse culturelle.

Peut-on dire que le cirque est un art lié au voyage ?

Elske : C’est dans l’histoire du cirque. C’est un art itinérant, c’est un art très international. On a des caravanes, les artistes n’ont pas de maison fixe. On voyage beaucoup.
Clémence : Oui, même si on a une maison on voyage beaucoup, ça fait partie du métier.

En tant qu’artistes européennes, avez-vous conscience d’une liberté de mouvement, d’une facilité à voyager en Europe ?

Clémence : Oui, c’est plus facile de voyager en Europe. Je viens de m’en rendre compte car j’ai passé un an au Canada. En rentrant, je me suis posée les questions de visa. Savoir si je pourrais y retourner facilement. En Europe on n’a pas toutes ces questions là, c’est plus facile pour aller se produire !
Elske : Oui, avec un passeport européen, tu peux aller vivre partout en Europe,
tu as les mêmes droits. On se rend compte que ça n’est pas pareil ailleurs quand on croise des gens qui ne sont pas européens et qui font face à une autre réalité.

Avez-vous le sentiment qu’il existe une culture européenne ?

Elske : Ce n’est quand même pas pareil d’un pays à un autre mais si on compare à d’autres continents, d’autres ensembles, oui c’est vrai que nous partageons des choses en commun. Il n’y a pas de guerre en ce moment, nous avons tous une histoire collective. Par exemple, nos grands parents ont vécu la guerre…
Clémence : Je pense qu’il y a une culture générale commune. Je vois une grosse différence de manière générale entre l’Europe et l’Asie par exemple. Si on y regarde de plus près, il existe des différences entre les pays d’Europe. Il y a aussi un confort de vie qui fait qu’on peut bien y vivre.


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