L’Union européenne soutient “Pain contre la Faim” grâce au FSE

L’Europe, levier d’insertion sociale

Denis, coordinateur à Pain contre la Faim; et Thierry, Kamel, Sylvie, Leyla, et Mama, bénéficiaires du FSE en chantier d’insertion

L’association Pain contre la Faim, située dans le département de la Sarthe, bénéficie du soutien financier de l’Union européenne via le Fonds Social Européen (FSE) pour soutenir ses activités, et plus précisément, la mise en place et le fonctionnement de chantiers d’insertion.

Pain contre la Faim a vu le jour au Mans en 1995 avec l’idée essentielle de recycler le pain et d’aider à l’insertion sociale de personnes éloignées de l’emploi. L’idée de créer cette association en Sarthe est venue d’une professeure du lycée Sainte Catherine, lors d’un voyage dans l’est de la France, où elle a découvert l’existence d’une structure semblable. À son retour, elle a constaté que les restes du pain de son établissement scolaire étaient chaque jour mis à la poubelle. C’est ainsi qu’est née Pain contre la Faim.

Dès sa création, quatre tonnes de pain étaient chaque année récoltées. D’années en années, le projet a tellement grandi et évolué qu’actuellement l’association récolte entre 350 et 370 tonnes de pain par an, soit en moyenne plus d’une tonne de pain par jour ! Au début, le pain était récolté par des bénévoles avec comme seuls moyens une voiture et un garage. Le pain était vendu en l’état à un éleveur et l’argent récolté finançait des actions humanitaires.


Les chantiers d’insertion au centre du développement des activités de Pain contre la Faim

Le défi le plus important est arrivé en octobre 1997, quand le projet s’est transformé en un chantier d’insertion, donnant la chance à des personnes éloignées de l’emploi de pouvoir travailler. Denis Durand, coordinateur de l’association, a commencé ses missions à ce moment-là, avec comme responsabilité de développer cet ambitieux projet, à une époque où le recyclage alimentaire ne retenait pas autant d’attention qu’aujourd’hui.

Il a notamment dû constituer un réseau de collaborateurs (boulangers, grandes surfaces, restaurateurs, cantines et personnes privées), améliorer le processus de transformation du pain et augmenter la technicité des personnes travaillant sur le chantier. « De fil en aiguille, on a augmenté le tonnage, la collecte, l’accueil du nombre de personnes en insertion, et modernisé le procédé de transformation du pain. »

Aujourd’hui, le pain est collecté, trié, tranché, séché et mis en sac. La collecte inclus le pain mais aussi toute la viennoiserie.

L’association fonctionne actuellement avec quatre permanents et quinze salariés en insertion dont une petite dizaine en équivalent temps plein. L’objectif dans les années à venir est notamment d’agrandir l’équipe, par l’augmentation du nombre de salariés en insertion.

En ce qui concerne les clients, il y a trois éleveurs de porcs en Sarthe et aussi une vingtaine de particuliers qui achètent du pain au kilo pour leurs animaux. « Nous avons envahi le département. Plus on collecte, plus on élargit, plus on peut employer de personnes en insertion. »

Au niveau des fournisseurs de pain, il y a environ 200 points de collecte avec différentes modalités de ramassage. Certains points de collecte sont partagés avec les Restos du Cœur qui ont la priorité concernant la nourriture toujours consommable. De la même manière, Pain contre la Faim travaille avec la Croix-Rouge et Tarmac qui s’occupe de l’accueil des migrants. « Depuis 1997, on travaille main dans la main avec d’autres structures. C’est un échange de bons procédés, il faut travailler en bonne intelligence. »


L’Union européenne, partenaire financier régulier de Pain contre la Faim

Denis Durand, coordinateur de l’association

L’Union européenne contribue au rayonnement de Pain contre le Faim et de ses activités en apportant son soutien via le Fonds Social Européen. L’association bénéficie également de subventions du Conseil départemental, de l’Etat, de la ville du Mans, de certaines collectivités locales et d’autres partenaires (Pôle emploi, Mission locale, etc).

Son budget annuel oscille entre 360 000 et 380 000 euros. Le FSE varie selon les années, en fonction de l’équilibre des comptes. Pour l’année 2016, Pain contre la Faim a reçu une enveloppe de 29 000 euros au titre du FSE, la plus grande enveloppe reçue jusqu’alors. Pour des raisons internes, l’association n’a pas fait de demande de FSE pour l’année 2017. En revanche, la demande de FSE pour 2018 a bien été réalisée.

« Pour une petite structure comme la nôtre, on a réellement besoin du FSE. Même si le FSE est complexe et parfois lourd, si on ne l’a pas, on ne peut pas maintenir nos activités. »

Pour l’année 2017, seize personnes en insertion ont été accueillies (huit en continuité depuis 2016 et huit autres nouveaux contrats à durée déterminée d’insertion). Parmi ces seize personnes, la moitié était au chômage depuis plus de deux ans et dix personnes avaient un niveau inférieur au certificat d’aptitude professionnelle (CAP).

Le bilan professionnel de 2017 est positif (67% de sorties dynamiques). Sur les neuf personnes sorties du chantier d’insertion, il y a eu deux personnes avec un emploi durable (CDI), quatre personnes en formation ou en contrat en entreprise d’insertion, deux inscriptions à Pôle emploi, et une personne « sans nouvelle ».

Actuellement, Pain contre la Faim travaille sur la création d’une épicerie solidaire qui fonctionnera avec des salariés en insertion, une activité nouvelle en région Pays de la Loire. « Ce projet a pour finalité de permettre aux personnes les moins aisées, sous certaines conditions et avec un accompagnement, de pouvoir bénéficier d’une alimentation abordable et de qualité. » La FSE sera sollicité pour cette nouvelle activité.

En conclusion, dans l’activité de recyclage du pain, Denis Durand y voit une force et une faiblesse : « Une force parce que c’est une activité de recyclage et que l’on est dans l’aire du développement durable, une faiblesse parce qu’on est sur un produit qui nous rapporte peu. » Il faut effectivement composer avec toutes ces problématiques pour instaurer un certain équilibre nécessaire à la bonne vie de l’association.

Article publié le 16/04/2018