En 2007, la Roumanie intégrait l’Union européenne

2007-2017 : déjà 10 ans d’adhésion !

L’année 2017 marque le dixième anniversaire de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’Union européenne. Olimpia Mihaela Buhai, jeune volontaire roumaine en SVE à la Maison de l’Europe / Europe Direct, dresse le bilan de cet anniversaire “Citoyens roumains, que vous a apporté l’Union européenne ?”

C’est sous la présidence de Traian Băsescu (2004-2009 et 2009-2014)  que la Roumanie a fait ses premiers pas dans l’Union, mais le processus d’adhésion avait été entamé quelques années auparavant.

Le 1er janvier 2007, les Roumaines célébraient non seulement la Nouvelle Année mais aussi l’espoir d’un meilleur avenir. Bien des citoyens roumains voyaient dans l’adhésion la voie vers la prospérité et le progrès dans une société basée sur des valeurs telles que la solidarité, la coopération et la paix.

Bien d’autres raisons s’ajoutent à celles-ci, telles que : la transition vers la démocratie, la transition vers l’économie de marché, la modernisation de l’industrie et de l’agriculture, une économie plus compétitive, la libre circulation, plus d’investisseurs étrangers, plus de droits et de libertés, plus de stabilité et de sécurité, la participation au processus décisionnel de l’UE.

Mais, mis à part leur optimisme et leur espoir, les citoyens avaient aussi conscience de la tâche complexe qu’était l’adhésion, qui n’allait pas se produire sans sacrifices. Les appréhensions les plus fréquentes des Roumains quant à l’adhésion ont été l’effort budgétaire immense, une éventuelle perte de souveraineté et de l’identité nationale, plus de vulnérabilité sur le marché unique européen, coûts supplémentaires pour atteindre les standards européens, plus d’exigences, hausse des prix pour atteindre ceux de l’UE.


La Roumanie, 10 ans après

“Pour les Roumains, les dix années passées dans l’UE peuvent être visibles quasi-quotidiennement, par les jeunes gens qui ont la possibilité d’étudier, d’avoir des expériences professionnelles dans des pays de l’UE, et par la communauté rurale, qui a réussi à faire de meilleures routes pour les villageois grâce aux fonds européens.”
Dacian Cioloş – premier ministre roumain (2015-2017) et commissaire européen (2010-2014)

 

Est-ce que les Roumains bénéficient de meilleures conditions de vie ? 

Depuis l’adhésion, le PIB de la Roumanie est en hausse : il est passé de 98 à 158 milliards d’euros entre 2006 et 2015. Le PIB par habitant a lui aussi progressé, d’ailleurs l’accroissement de la richesse a été plus rapide qu’en Bulgarie. Le pouvoir d’achat et le niveau de vie des Roumains est plus élevé qu’avant 2007 même si ces indicateurs restent inférieurs à la moyenne européenne.

Le PIB par habitant de la Bulgarie représentait 41% de la moyenne européenne quand elle a rejoint l’Union en 2007 avant d’atteindre 47% en 2015 tandis que celui de la Roumanie progressait sur la même période de 43% à 57% d’après les dernières données disponibles d’Eurostat.

Qu’il s’agisse d’une modernisation de grande envergure ou d’investissements locaux et régionaux, tout le monde en tire profit. Des investissements de 11 millions d’euros ont servi à moderniser les transports publics dans la ville de Cluj-Napoca. Un projet urbain qui a permis la mise en place de nouveaux tramways,de diminuer les temps de trajet au bénéfice d’un air plus pur et d’une réduction de la pollution sonore.

Mais les investissements européens sont loin de ne profiter qu’à la Roumanie. Ainsi sur le Danube, le pont Calafat-Vidin, reliant la ville roumaine de Calafat et la ville bulgare de Vidin, outre qu’offrir une liaison routière et ferroviaire, permet aux voyageurs de se rendre en Grèce en voiture sans quitter l’UE.

 

Lutte contre la corruption et inégalités sociales

Depuis 2007, le pays est muni d’un Mécanisme de coopération et de vérification (MCV) chargé de contrôler le progrès en matière de réformes judiciaires et de lutte contre la corruption. La Roumanie a entamé un combat contre la corruption, suite auquel bon nombre d’anciens ministres et élus ont été arrêtés ou ont démissionné.

Malgré de forts taux de croissance économique, la pauvreté est loin de disparaître. Les inégalités sont assez évidentes entre le milieu urbain et le milieu rural. En 2015, on note qu’environ 37% de la population roumaine est menacée de pauvreté (contre 47% en 2008).

 

Culture

En 2007, Sibiu, ville roumaine située dans la province historique de Transylvanie, a été désignée “Capitale européenne de la culture”. Pour la première fois depuis la chute du Mur de Berlin, ce titre est revenu à une ville de l’ancienne Europe de l’Est, et ce n’est pas par hasard que cela a eu lieu en 2007. Sibiu a un destin européen, du fait de sa situation géographique, à la confluence de deux cultures, occidentales et orientales, et de la composition ethnique de sa population. En 2021, c’est à la ville de Timișoara que reviendra cet honneur.

 

Politique

Les Roumains sont encore majoritairement favorables à l’Union européenne. Pourtant, l’enthousiasme des premiers jours a laissé place à un certain désenchantement face aux inégalités persistantes et aux bas salaires. L’euroscepticisme est une tendance nouvelle mais qui pourrait gagner du terrain.

La Roumanie pourrait chercher à jouer un rôle politique plus important à l’avenir, notamment pendant la présidence tournante du Conseil de l’UE de janvier à juin 2019.

 

Célébrations

Pour cet anniversaire, les villes et la société civile s’organisent pour fêter les 10 ans d’adhésion à l’Union. Ainsi, une série d’activités dédiées aux 10 ans ont vu le jour dans les Centres d’information Europe Direct de Roumanie, ainsi que dans les établissements partenaires – écoles, bibliothèques, cinémas, associations.

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Article publié le 24/08/2017