2018: Discours sur l’état de l’Union par le Président Juncker

“Les parlements et les commissions passent, l’Europe reste”

Le 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté le dernier discours sur l’état de l’Union de son mandat devant le Parlement européen à Strasbourg. 

Comme chaque année, en septembre, Jean-Claude Juncker a prononcé son discours sur l’état de l’Union devant les députés européens. Dans ce discours il dresse le bilan des avancées de l’année passée et trace un chemin pour le futur de l’Union.


🇪🇺 L’Europe, solidaire et souveraine 🇪🇺

A quelques mois des élections européennes, le discours du président de la Commission européenne revêt une importance primordiale, même si ce retentissement médiatique reste modeste, du moins en France. Cet “examen de passage” pour Jean-Claude Juncker, est important car il s’agit de convaincre les citoyens et les députés européens que le projet de construction de l’UE n’est pas mort. Pour cela, il a rappelé la puissance économique retrouvée de l’Union, ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir une voix importante sur la scène internationale et ainsi d’être la première puissance à diffuser ses normes et ses valeurs au monde entier.

Souveraineté et solidarité sont les maîtres-mots de son discours. Il encourage les Etats-membres à toujours travailler dans le multilatéralisme afin de “faire entendre la voix de l’Union européenne pour obtenir des résultats concrets pour nos citoyens et nos entreprises”. La solidarité mène à la souveraineté, indispensable à l’Union pour faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Jean-Claude Juncker mentionne trois domaines dans lesquels le multilatéralisme et la puissance européenne feront avancer les choses :

  • La migration: le Président encourage les Etats-membres à faire preuve de plus solidarité afin de se mettre d’accord sur une politique commune de renforcement des garde-frontières et garde-côtes et sur une meilleure politique d’asile ;
  • L’Afrique: il rappelle l’importance de développer un partenariat de continent à continent, d’égal à égal ;
  • Le Brexit: face à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, tous les Etats-membres et institutions se tiennent solidaires avec l’Irlande pour garder sa frontière avec l’Irlande du Nord ouverte.

Dans la perspective du Sommet de Sibiu (Roumanie) du 9 mai 2019, le dernier avant les élections du Parlement européen, le Président de la Commission se positionne en faveur d’une consolidation de l’Union, laquelle se fera à travers :

✅ Un accord de principe sur le budget de l’Union européenne d’après 2020 qui devra se faire au bénéfice du programme Erasmus +, de la recherche, de la défense et de l’investissement en Afrique,

✅ Un approfondissement de l’Union monétaire européenne qui doit renforcer le rôle international de l’Euro,

✅ Un renforcement de la politique étrangère européenne afin de ne toujours parler que d’une seule voix. Pour ce faire, Juncker propose d’instaurer le vote à la majorité qualifiée (55% des Etats-membres représentant au minimum 65% de la population) au sein du Conseil européen dans ce domaine,

✅ Une protection de l’Etat de droit. Le Président rappelle que les institutions n’hésiteront pas à activer l’Article 7 du Traité sur l’Union européenne qui permet de suspendre les droits d’un Etat-membre en cas de violation de l’Etat de droit et que les arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne ont une valeur contraignante pour tous les citoyens et les Etats.

En conclusion, Jean-Claude Juncker n’hésite pas à évoquer le projet originel de l’Union européenne qu’était la paix et appelle citoyens et dirigeants à planter “les arbres à l’ombre desquels nos arrière-petits-enfants, d’où qu’ils viennent, de l’Est ou de l’Ouest, du Sud ou du Nord, puissent grandir et respirer en paix”.

Article publié le 23/10/2018